University of Minnesota


De'claration et Programme d'action de Beijing, A/CONF.177/20 (1995) et A/CONF.177/20/Add.1 (1995)

La quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes,
15 septembre 1995.
(Le pre'sent document est une version pre'liminaire du rapport de la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes.)



Chapitre V

MISE EN PLACE DE STRUCTURES

286. Le Programme d'action de'finit un ensemble d'initiatives qui devraient conduire a` des changements fondamentaux. Pour atteindre d'ici l'an 2000 les objectifs fixe's, il est indispensable d'agir vite et de faire prendre a` chacun conscience de ses responsabilite's. C'est aux gouvernements que revient au premier chef la responsabilite' de mettre en oeuvre le Programme d'action, mais un grand nombre d'organismes, publics, prive's et non gouvernementaux, ont e'galement un ro^le a` jouer aux niveaux local, national, sous-re'gional, re'gional et international.

287. Pendant la De'cennie des Nations Unies pour la femme (1976-1985), de nombreuses structures ont e'te' spe'cialement mises en place aux e'chelons national, re'gional et international pour travailler a` l'ame'lioration de la condition de la femme. C'est ainsi qu'au niveau international ont e'te' cre'e's l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme, le Fonds de de'veloppement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et le Comite' pour l'e'limination de toutes les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes, charge' de surveiller l'application de la Convention sur ce sujet. Avec la Commission de la condition de la femme et son secre'tariat, la Division de la promotion de la femme, ces entite's sont au sein du syste`me des Nations Unies les principaux organes qui ont spe'cifiquement pour ta^che d'ame'liorer la situation des femmes dans le monde entier. D'autre part, un certain nombre de pays se sont dote's des me'canismes voulus (ou les ont renforce's lorsque ces me'canismes existaient de'ja`) pour planifier des activite's en faveur des femmes, en faire comprendre l'inte're^t au public et en suivre les re'sultats.

288. La mise en oeuvre du Programme d'action par les entite's nationales, sous-re'gionales, re'gionales et internationales, aussi bien publiques que prive'es, sera facilite'e si la transparence re`gne, si des liens plus e'troits s'e'tablissent entre les re'seaux et les organisations et s'il existe un e'change suivi d'informations entre tous les inte'resse's. Il est indispensable de de'finir clairement les objectifs et de mettre en place des me'canismes de responsabilisation. Il faut e'galement nouer des liens avec d'autres organismes, aux niveaux national, sous-re'gional, re'gional et international, ainsi qu'avec les re'seaux et organisations qui se consacrent a` la promotion de la femme.

289. Les organisations non gouvernementales et les organisations locales ont un ro^le pre'cis a` jouer dans l'instauration d'un climat d'e'galite' entre les sexes dans les domaines social, e'conomique, politique et intellectuel. Les femmes devraient participer activement a` la mise en oeuvre et au suivi du Programme d'action.

290. Pour appliquer ve'ritablement le Programme d'action, il faudra aussi que les institutions et les organisations modifient leur dynamique interne, et notamment repensent les valeurs, les comportements, les re`gles et les fac'ons de proce'der qui font obstacle a` la promotion de la femme. Il faudra mettre fin au harce`lement sexuel.

291. Les institutions nationales, sous-re'gionales, re'gionales et internationales devraient avoir une mission impe'rative et pre'cise, e^tre dote'es de l'autorite', des ressources et des me'canismes de responsabilisation ne'cessaires pour mener a` bien les ta^ches de'finies dans le Programme d'action et ope'rer de fac'on a` assurer efficacement la mise en oeuvre effective de ce programme. Dans toutes leurs initiatives, elles devraient se montrer fermement re'solues a` respecter les normes et les crite`res internationaux d'e'galite' entre les sexes.

292. Pour assurer la mise en oeuvre effective du Programme d'action et appuyer les activite's en ce sens entreprises aux niveaux national, sous-re'gional, re'gional et international, les gouvernements, les organismes des Nations Unies et toutes les autres organisations inte'resse'es devraient syste'matiquement et ostensiblement tenir compte des inte're^ts des femmes dans toutes leurs politiques et dans tous leurs programmes, notamment lorsqu'ils en e'valuent les re'sultats.

A. Au niveau national

293. C'est aux gouvernements qu'il incombe au premier chef d'appliquer le Programme d'action. Cette mise en oeuvre ne'cessitant un engagement politique au niveau le plus e'leve', ils devraient prendre la direction des activite's de coordination, de contro^le et d'e'valuation. La quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes est l'occasion de s'engager a` agir aux niveaux national et international. Il faut dont que les gouvernements et la communaute' internationale prennent des engagements. Le Programme d'action, qui s'inscrit dans un processus ininterrompu, aura un effet de catalyseur, car il contribuera a` la mise en place de programmes qui auront des re'sultats pratiques pour les filles et les femmes de tous a^ges. Les E'tats et la communaute' internationale sont encourage's a` relever ce de'fi en s'engageant a` agir. Dans le cadre de ce processus, nombre d'E'tats ont de'ja` pris des engagements, comme il ressort notamment de leurs de'clarations.

294. Les institutions et me'canismes nationaux charge's d'ame'liorer la condition de la femme devraient e^tre associe's a` la formulation des politiques des pouvoirs publics et encourager divers organismes, notamment dans le secteur prive', a` mettre en oeuvre le Programme d'action. Le cas e'che'ant, ils devraient e'galement jouer un ro^le moteur en e'laborant d'ici a` l'an 2000 de nouveaux programmes dans des domaines qui restent en dehors du champ d'action des organismes existants.

295. Il faudrait encourager la coope'ration et la participation actives de multiples autres e'le'ments institutionnels : organes le'gislatifs, e'tablissements d'enseignement et de recherche, associations professionnelles, syndicats, coope'ratives, associations locales, organisations non gouvernementales, notamment associations de femmes et groupes fe'ministes, me'dias, groupes religieux, organisations de jeunes et associations culturelles, organismes financiers et organisations a` but non lucratif.

296. Pour pouvoir mettre en oeuvre le Programme d'action, il faudra que les gouvernements e'tablissent des me'canismes au niveau le plus e'leve', ou ame'liorent l'efficacite' des me'canismes existants, adoptent les proce'dures intraministe'rielles et interministe'rielles voulues, en assurant les ressources en personnel ne'cessaires, et mettent en place d'autres institutions qui seront charge'es d'e'largir la participation des femmes et d'introduire les analyses par sexe dans les politiques et programmes et qui seront capables de le faire. Toutes les entite's concerne'es devraient commencer par revoir leurs objectifs, leurs programmes et leur mode d'ope'ration a` la lumie`re du Programme d'action. L'une de leurs principales activite's devrait consister a` sensibiliser le public et a` le mobiliser en faveur des objectifs du Programme d'action, notamment au moyen des me'dias et de l'e'ducation.

297. Les gouvernements devraient, dans les plus brefs de'lais de pre'fe'rence avant la fin de 1995 et en consultant les institutions et organisations non gouvernementales inte'resse'es, commencer a` mettre au point leurs strate'gies et plans d'application du Programme d'action; il serait souhaitable que cette ope'ration soit mene'e a` bien avant la fin de 1996. Cette planification devrait e^tre confie'e aux plus hautes autorite's gouvernementales et aux parties inte'resse'es de la socie'te' civile. Les strate'gies mises au point devraient couvrir tous les domaines et e^tre assorties de calendriers pre'cis et de repe`res qui permettent de mesurer les progre`s accomplis; elles devraient aussi e^tre accompagne'es de propositions concernant les ressources a` affecter ou a` rede'ployer. La communaute' internationale pourrait au besoin apporter son concours, notamment en fournissant des ressources.

298. Il faudrait encourager les organisations non gouvernementales a` contribuer a` la conception et a` l'application de ces strate'gies ou plans d'action nationaux. Il faudrait e'galement les engager a` e'tablir leurs propres programmes, afin de comple'ter ceux des gouvernements. Les organisations fe'minines et les groupes fe'ministes devraient e^tre encourage's, en collaboration avec d'autres organisations non gouvernementales, a` s'organiser en re'seaux, le cas e'che'ant, et a` convaincre les gouvernements et les organismes re'gionaux et internationaux d'appliquer le Programme d'action et a` les aider a` le faire.

299. Les gouvernements devraient s'engager a` veiller, notamment en cre'ant des me'canismes spe'ciaux, a` ce que hommes et femmes soient repre'sente's en nombre e'gal dans tous les comite's gouvernementaux, organes d'administration et autres organes officiels, ainsi que dans tous les organismes internationaux, notamment en pre'sentant ou soutenant davantage de candidates.

300. Les organisations re'gionales et internationales, notamment, les institutions s'occupant de de'veloppement, comme l'INSTRAW et UNIFEM, et les donateurs bilate'raux, devraient fournir une assistance financie`re et des services consultatifs au me'canisme national pour le rendre mieux a` me^me de recueillir des informations, d'organiser des re'seaux et de s'acquitter de son mandat; elles devraient aussi renforcer les me'canismes internationaux charge's de la promotion de la femme dans le cadre de leurs mandats respectifs, en collaboration avec les gouvernements.

B. Aux niveaux sous-re'gional et re'gional

301. Les commissions re'gionales de l'ONU et d'autres structures sous-re'gionales et re'gionales devraient, dans le cadre de leur mandat, encourager et aider les institutions nationales compe'tentes a` appliquer le Programme d'action mondial et a` en suivre la re'alisation. Cela devrait se faire paralle`lement a` la mise en oeuvre des diffe'rents programmes et plans d'action re'gionaux et en e'troite collaboration avec la Commission de la condition de la femme, en tenant compte de la ne'cessite' de coordonner la suite donne'e aux confe'rences des Nations Unies dans les domaines e'conomique et social et dans celui des droits de l'homme ainsi que dans les domaines connexes.

302. Afin de faciliter la mise en oeuvre, le contro^le et l'e'valuation au niveau re'gional, le Conseil e'conomique et social devrait envisager de revoir les moyens structurels dont disposent, dans le cadre de leur mandat, les commissions re'gionales de l'ONU, et notamment leurs organes charge's de traiter ou de coordonner les questions se rapportant aux femmes, pour promouvoir la parite' entre les sexes en application du Programme d'action et des plans et programmes re'gionaux. Il faudrait notamment envisager de renforcer ces capacite's si ne'cessaire.

303. Les commissions re'gionales de l'ONU devraient, dans le cadre de leur mandat et activite's actuels, inte'grer les questions relatives aux femmes et les questions d'e'galite' entre les sexes dans leurs pre'occupations quotidiennes et devraient envisager par ailleurs de se doter des me'canismes et dispositifs voulus pour assurer la mise en oeuvre et le suivi du Programme d'action et des plans et programmes re'gionaux. Elles devraient, dans le cadre de leur mandat, collaborer avec les autres organisations re'gionales intergouvernementales, les organisations non gouvernementales, les e'tablissements financiers et de recherche et le secteur prive'.

304. Les bureaux re'gionaux des institutions spe'cialise'es des Nations Unies devraient, s'il en est besoin, e'laborer et diffuser un plan d'application du Programme d'action, en indiquant notamment le calendrier a` suivre et les ressources ne'cessaires. Les activite's d'assistance technique et ope'rationnelles mene'es au niveau re'gional devraient avoir des objectifs pre'cis en ce qui concerne la promotion des femmes. Les organismes des Nations Unies devraient pour cela coordonner pe'riodiquement leurs activite's.

305. Il conviendrait d'aider les organisations non gouvernementales re'gionales a` s'organiser en re'seaux pour coordonner les activite's de promotion et de diffusion de l'information concernant le Programme d'action et les programmes ou plans de leurs re'gions respectives.

C. Au niveau international

1. Syste`me des Nations Unies


306. Le Programme d'action devra e^tre mis en oeuvre dans le cadre des activite's de tous les organes de l'ONU et organismes des Nations Unies pendant la pe'riode 1995-2000, en tant que programme distinct et en tant que partie inte'grante de l'ensemble des programmes. Il faudra renforcer le cadre de la coope'ration internationale pour les questions concernant les femmes pendant cette pe'riode, en vue d'assurer l'application, le suivi et l'e'valuation inte'gre's et complets du Programme d'action, compte tenu des re'sultats des sommets mondiaux et confe'rences internationales des Nations Unies. Le fait qu'a` toutes ces re'unions, les gouvernements se sont engage's a` donner aux femmes des moyens d'action dans diffe'rents domaines, fait de la coordination une question essentielle pour les strate'gies de suivi de ce programme d'action. L'Agenda pour le de'veloppement et l'Agenda pour la paix devraient tenir compte du Programme d'action de la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes.

307. Il faudrait renforcer la capacite' institutionnelle dont les organismes des Nations Unies disposent pour s'acquitter de leurs responsabilite's et coordonner leurs activite's en ce qui concerne la mise en oeuvre du Programme d'action; il faudrait aussi ame'liorer les compe'tences techniques et les me'thodes de travail auxquelles ils ont recours pour favoriser la promotion de la femme.

308. La responsabilite' de la mise en oeuvre du Programme d'action et de l'inte'gration de la proble'matique hommes-femmes dans tous les programmes et politiques des organismes des Nations Unies doit e^tre assume'e au niveau le plus e'leve'.

309. Pour permettre au syste`me des Nations Unies d'aider plus efficacement a` assurer l'e'galite' des femmes et a` renforcer leur pouvoir d'action au niveau national, et pour accroi^tre sa capacite' d'atteindre les objectifs du Programme d'action, il faut renouveler, re'former et revitaliser certaines de ses composantes. Il s'agit notamment de revoir et de renforcer les strate'gies et les me'thodes de travail des diffe'rents me'canismes des Nations Unies charge's de la promotion de la femme, en vue de rationaliser et, le cas e'che'ant, de renforcer le ro^le de catalyseur et les fonctions de consultation et de contro^le qu'ils exercent a` l'e'gard des principaux organes et organismes. Il importe de cre'er des unite's charge'es des questions concernant les femmes pour assurer une bonne inte'gration de ces questions aux activite's principales, mais il faut affiner les strate'gies afin d'e'viter qu'elles n'entrai^nent par me'garde une marginalisation des proble`mes relatifs aux femmes au lieu de favoriser leur inte'gration dans l'ensemble des ope'rations.

310. Pour le suivi de la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes, il faudrait que les entite's du syste`me des Nations Unies qui s'occupent de la promotion des femmes disposent des ressources et de l'appui ne'cessaires pour mener des activite's de suivi. Les efforts de'ploye's par les responsables des questions d'e'galite' entre les sexes au sein des organisations devraient e^tre inte'gre's dans une politique, une planification, une programmation et une budge'tisation globales.

311. Des mesures devraient e^tre prises par l'ONU et les autres organisations internationales pour e'liminer les obstacles qui entravent la promotion de la femme en leur sein, conforme'ment au Programme d'action.

Assemble'e ge'ne'rale

312. L'Assemble'e ge'ne'rale, e'tant la plus haute instance intergouvernementale des Nations Unies, est le principal organe de de'cision et d'e'valuation pour les questions relatives au suivi de la Confe'rence, et en tant que tel, devrait inte'grer les questions d'e'galite' entre les sexes dans l'ensemble de ses travaux. Elle devrait e'valuer les progre`s accomplis dans la mise en oeuvre effective du Programme d'action, en e'tant consciente que ces questions touchent a` la fois aux secteurs social, politique et e'conomique. A` sa cinquantie`me session, en 1995, l'Assemble'e sera saisie du rapport de la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes. Conforme'ment a` sa re'solution 49/161, elle examinera e'galement un rapport du Secre'taire ge'ne'ral sur le suivi de la Confe'rence, en tenant compte des recommandations de celle-ci. L'Assemble'e devrait inclure le suivi de la Confe'rence dans ses travaux sur la promotion de la femme. Elle devrait examiner l'application du Programme d'action en 1996, en 1998 et en l'an 2000.

Conseil e'conomique et social

313. Dans le cadre du ro^le qui lui est de'volu par la Charte des Nations Unies et conforme'ment aux re'solutions 45/264, 46/235 et 48/162 de l'Assemble'e ge'ne'rale, le Conseil e'conomique et social superviserait la coordination de l'application du Programme d'action a` l'e'chelle du syste`me et formulerait des recommandations a` cet e'gard. Il devrait e^tre invite' a` examiner la mise en oeuvre du Programme, en tenant du^ment compte des rapports de la Commission de la condition de la femme. En tant qu'organe de coordination, il devrait e^tre invite' a` proce'der a` un re'examen du mandat de la Commission, en tenant compte de la ne'cessite' de coordonner ses activite's avec celles des commissions connexes et d'assurer le suivi de la Confe'rence. Le Conseil devrait inte'grer les questions relatives a` la femme dans ses de'bats sur toutes les questions de politique ge'ne'rale, en tenant du^ment compte des recommandations formule'es par la Commission. Il faudrait qu'avant l'an 2000 il envisage de consacrer au moins un segment important de ses activite's a` la question de la promotion de la femme et a` la mise en oeuvre du Programme d'action, avec la participation active, notamment, des institutions spe'cialise'es, y compris la Banque mondiale et le FMI.

314. Le Conseil devrait envisager de consacrer, avant l'an 2000, au moins un segment de ses activite's de coordination a` la coordination de la promotion de la femme, sur la base du plan re'vise' a` moyen terme a` l'e'chelle du syste`me pour la promotion de la femme.

315. Le Conseil devrait envisager de consacrer, avant l'an 2000, au moins un segment de ses activite's ope'rationnelles a` la coordination des activite's de de'veloppement lie'es a` la promotion de la femme, sur la base du plan re'vise' a` moyen terme a` l'e'chelle du syste`me pour la promotion de la femme, en vue d'e'tablir des directives et des proce'dures pour l'application du Programme d'action par les fonds et programmes du syste`me des Nations Unies.

316. Le Comite' administratif de coordination (CAC) devrait examiner les moyens d'optimiser la coordination des activite's des entite's qu'il regroupe, notamment par le biais des proce'dures existant au niveau interinstitutions, pour assurer la coordination a` l'e'chelle du syste`me, en vue d'atteindre les objectifs du Programme d'action et de contribuer a` leur suivi.

Commission de la condition de la femme

317. L'Assemble'e ge'ne'rale et le Conseil e'conomique et social sont invite's, conforme'ment a` leurs mandats respectifs, a` revoir et a` renforcer le mandat de la Commission de la condition de la femme, en tenant compte du Programme d'action et de la ne'cessite' de l'appliquer a` l'e'chelle du syste`me ainsi que de coordonner les activite's de la Commission avec celles des commissions connexes et d'assurer le suivi de la Confe'rence.

318. En tant que commission technique du Conseil e'conomique et social, la Commission de la condition de la femme devrait jouer un ro^le central en assurant le suivi au sein du syste`me des Nations Unies, de l'application du Programme d'action et en orientant l'action du Conseil a` cet e'gard. Elle devrait avoir un mandat clairement de'fini et disposer de ressources humaines et financie`res suffisantes pour l'appliquer gra^ce a` la re'affectation de ressources dans le cadre du budget ordinaire de l'ONU.

319. La Commission de la condition de la femme devrait aider le Conseil e'conomique et social a` coordonner l'e'tablissement de rapports sur l'application du Programme d'action avec les organisations compe'tentes du syste`me des Nations Unies. La Commission devrait tirer parti, le cas e'che'ant, des apports d'autres organisations du syste`me des Nations Unies et d'autres sources.

320. Lorsqu'elle e'laborera son programme de travail pour la pe'riode 1996- 2000, la Commission de la condition de la femme devrait passer en revue les domaines les plus pre'occupants vise's par le Programme d'action et e'tudier la fac'on d'inscrire a` son ordre du jour le suivi de la Confe'rence mondiale sur les femmes. Dans ce contexte, la Commission devrait e'tudier la fac'on de renforcer encore son ro^le catalyseur pour inte'grer la proble'matique hommes/femmes dans les activite's de l'Organisation des Nations Unies.

Autres commissions techniques

321. Dans le cadre de leur mandat, les autres commissions techniques du Conseil e'conomique et social devraient e'galement tenir du^ment compte du Programme d'action et veiller a` inte'grer les questions d'e'galite' entre les sexes dans leurs travaux respectifs. Comite' pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard des femmes et autres organes de suivi des traite's

322. En s'acquittant des responsabilite's que lui confe`re la Convention sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes, le Comite' devrait, dans le cadre de son mandat, tenir compte du Programme d'action lors de l'examen des rapports soumis par les E'tats parties.

323. Lorsqu'ils soumettent les rapports pre'vus par l'article 18 de la Convention sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination a` l'e'gard des femmes, les E'tats parties a` la Convention sont invite's a` y inclure des informations sur les mesures prises pour mettre en oeuvre le Programme d'action, en vue d'aider le Comite' pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard des femmes a` contro^ler effectivement la capacite' des femmes de jouir des droits qui leur sont garantis par la Convention.

324. Il faudrait renforcer la capacite' du Comite' pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard des femmes de contro^ler l'application de la Convention en lui allouant des ressources humaines et financie`res suffisantes dans le cadre du budget ordinaire de l'ONU, notamment en lui fournissant une assistance spe'cialise'e en matie`re juridique, et, conforme'ment a` la re'solution 49/164 de l'Assemble'e ge'ne'rale et a` la de'cision prise par la re'union des E'tats parties a` la Convention, qui s'est tenue en mai 1995, en lui attribuant suffisamment de temps pour ses re'unions. Le Comite' devrait renforcer sa coordination avec les autres organes de suivi des instruments relatifs aux droits de l'homme, en tenant compte des recommandations e'nonce'es dans la De'claration et le Programme d'action de Vienne.

325. Dans le cadre de leur mandat, les autres organes de suivi des traite's devraient e'galement tenir du^ment compte de la mise en oeuvre du Programme d'action et veiller a` tenir compte dans leurs travaux du principe de l'e'galite' de statut des femmes et de leurs droits fondamentaux. Secre'tariat de l'ONU

Cabinet du Secre'taire ge'ne'ral

326. Le Secre'taire ge'ne'ral devrait se charger de coordonner la politique a` suivre au sein de l'Organisation pour la mise en oeuvre du Programme d'action et de veiller, en tenant compte des mandats des divers organes compe'tents, a` ce que le syste`me des Nations Unies soit guide' dans toutes ses activite's par un souci d'e'galite' entre les sexes. Il devrait envisager des mesures pre'cises de nature a` assurer la coordination efficace des efforts de'ploye's pour atteindre ces objectifs. A` cette fin, le Secre'taire ge'ne'ral est invite' a` cre'er au sein de son cabinet, en utilisant les ressources humaines et financie`res existantes, un poste de haut niveau dont le titulaire aura pour fonctions de le conseiller sur les questions relatives aux femmes et de contribuer a` assurer l'application du Programme d'action a` l'e'chelle du syste`me en e'troite coope'ration avec la Division de la promotion de la femme.

Division de la promotion de la femme

327. La fonction principale de la Division de la promotion de la femme (De'partement de la coordination des politiques et du de'veloppement durable) consiste a` fournir des services fonctionnels a` la Commission de la condition de la femme et a` d'autres organes intergouvernementaux, lorsqu'ils s'occupent de la promotion de la femme, ainsi qu'au Comite' pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard des femmes. La Division est e'galement charge'e de coordonner la mise en oeuvre des Strate'gies prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme. Dans la mesure ou` il est envisage' de revoir le mandat de la Commission de la condition de la femme, comme indique' au paragraphe 313 ci-dessus, les fonctions de la Division de la promotion de la femme devront e'galement e^tre re'examine'es. Le Secre'taire ge'ne'ral est prie' de faire en sorte que la Division fonctionne plus efficacement, notamment en lui allouant des ressources financie`res et humaines suffisantes dans le cadre du budget ordinaire de l'Organisation.

328. Dans les e'tudes qu'elle fait a` l'intention de la Commission de la condition de la femme et d'autres organes subsidiaires, la Division devrait examiner les facteurs qui font obstacle a` la promotion de la femme, en analysant les effets diffe'rents des politiques sur les hommes et les femmes.

Apre`s la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes, elle devrait coordonner la re'vision du plan a` moyen terme a` l'e'chelle du syste`me pour la promotion de la femme pour la pe'riode 1996-2001, et continuer de servir de secre'tariat pour la coordination interinstitutions dans ce domaine. La Division devrait en outre continuer d'e'changer des informations sur la mise en oeuvre du Programme d'action avec les commissions nationales, les institutions nationales charge'es de la promotion de la femme et les organisations non gouvernementales.

Autres services du Secre'tariat

329. Les diffe'rents services du Secre'tariat de l'ONU devraient examiner leurs programmes pour de'terminer comment contribuer au mieux a` la mise en oeuvre coordonne'e du Programme d'action. Le plan re'vise' a` moyen terme a` l'e'chelle du syste`me pour la promotion de la femme pour la pe'riode 1996-2001 et le projet de plan a` moyen terme pour la pe'riode 1998-2002 doivent tenir compte des propositions formule'es pour la mise en oeuvre du Programme d'action. La nature des activite's envisage'es sera fonction du mandat de chaque organe.

330. Il convient de de'velopper les liens existants au sein du Secre'tariat, et d'en cre'er de nouveaux, afin de faire de l'e'galite' des sexes une dimension essentielle de toutes ses activite's.

331. Le Bureau de la gestion des ressources humaines devrait, en collaboration avec les directeurs de programmes dans le monde entier, et conforme'ment au Plan d'action strate'gique pour l'ame'lioration de la condition de la femme au Secre'tariat (1995-2000), continuer a` donner la priorite' au recrutement et a` la promotion des femmes a` des postes soumis a` la re'partition ge'ographique, en particulier a` un niveau e'leve' de de'cision, afin d'atteindre les objectifs fixe's dans les re'solutions 45/125 et 45/239 C de l'Assemble'e ge'ne'rale et re'affirme's dans ses re'solutions 46/100, 47/93, 48/106 et 49/167. Le Service de la formation devrait organiser re'gulie`rement des stages de formation visant a` sensibiliser le personnel aux comportements discriminatoires fonde's sur le sexe, ou inte'grer cette formation a` l'ensemble de ses activite's.

332. Le De'partement de l'information devrait s'employer a` inte'grer les questions inte'ressant les femmes a` l'ensemble de ses activite's et, dans les limites des ressources disponibles, renforcer et ame'liorer ses programmes consacre's a` la femme et a` la fillette. A` cette fin, il devrait e'laborer une strate'gie de communication multime'dia a` l'appui de la mise en oeuvre du Programme d'action, en tirant pleinement parti des techniques nouvelles. Il devrait e'galement inclure re'gulie`rement dans ses e'missions et publications des informations visant a` promouvoir les objectifs du Programme, en particulier dans les pays en de'veloppement.

333. La Division de statistique du De'partement de l'information e'conomique et sociale et de l'analyse des politiques devrait jouer un ro^le important dans la coordination des travaux effectue's dans le domaine des statistiques au niveau international, conforme'ment a` l'objectif strate'gique H.3 de'crit plus haut au chapitre IV.

Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme

334. L'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme a pour mandat de promouvoir la recherche et la formation concernant la situation de la femme et le de'veloppement. L'Institut devrait revoir son programme de travail en fonction du Programme d'action et e'laborer un programme pour la mise en oeuvre des volets du Programme qui rele`vent de sa compe'tence. Il devrait de'terminer les types et les me'thodes de recherche a` privile'gier, renforcer les potentiels nationaux d'e'tude et de recherche sur les questions concernant les femmes et les fillettes, et e'tablir des re'seaux de centres de recherche pouvant e^tre mobilise's pour servir ces objectifs. L'Institut devrait e'galement de'terminer les types d'enseignement et de formation qu'il est en mesure d'appuyer et de de'velopper avec succe`s.

Fonds de de'veloppement des Nations Unies pour la femme

335. UNIFEM a pour mandat de cre'er de nouvelles possibilite's pour le de'veloppement e'conomique et social de la femme dans les pays en de'veloppement en aidant techniquement et financie`rement ces pays a` tenir compte des inte're^ts des femmes dans le de'veloppement a` tous les niveaux. UNIFEM devrait donc revoir et renforcer, le cas e'che'ant, son programme de travail en fonction du Programme d'action, en mettant l'accent sur le renforcement du pouvoir politique et e'conomique des femmes. Il devrait, dans ses activite's de plaidoyer, s'attacher a` susciter au niveau multilate'ral un dialogue de fond sur le renforcement du pouvoir d'action des femmes. Le Fonds devrait disposer de ressources suffisantes pour pouvoir s'acquitter de ses fonctions.

Institutions spe'cialise'es et autres organismes des Nations Unies

336. Afin de mieux soutenir les actions mene'es au niveau national et de renforcer la coordination du suivi au sein du syste`me des Nations Unies, chaque organisme devrait de'finir pre'cise'ment les mesures qu'il compte prendre, y compris leurs buts et leurs objectifs, pour aligner ses priorite's sur les priorite's mondiales e'nonce'es dans le Programme d'action, et pour re'affecter ses ressources en fonction de ces priorite's. Les responsabilite's et l'obligation de rendre des comptes devraient e^tre clairement de'finies. Les propositions qui seront formule'es devraient figurer dans le plan a` moyen terme a` l'e'chelle du syste`me pour la promotion de la femme pour la pe'riode 1996-2001.

337. Chaque organisme devrait prendre des engagements au plus haut niveau et, dans la poursuite de ses objectifs, adopter des mesures visant a` renforcer le ro^le et les responsabilite's des centres de coordination pour les questions relatives aux femmes.

338. En outre, les institutions spe'cialise'es qui ont pour fonction de fournir une assistance technique aux pays en de'veloppement, en particulier aux pays d'Afrique et aux pays les moins avance's, devraient renforcer leur coope'ration pour faire en sorte que la promotion de la femme demeure une cause mobilisatrice.

339. Les organismes des Nations Unies devraient fournir aux pays en transition une assistance technique et autre suffisante pour les aider a` re'gler les proble`mes spe'cifiques qu'ils rencontrent dans le domaine de la promotion de la femme.

340. Chaque organisme devrait accorder une plus grande priorite' au recrutement et a` la promotion de femmes a` des postes d'administrateur, en particulier a` des postes de de'cision, afin de parvenir a` un e'quilibre entre les sexes. La conside'ration dominante dans le recrutement et la fixation des conditions d'emploi du personnel doit e^tre la ne'cessite' d'assurer a` l'organisation les services de personnes posse'dant les plus hautes qualite's de travail, de compe'tence et d'inte'grite'. Il convient de prendre du^ment en conside'ration l'importance d'un recrutement effectue' sur une base ge'ographique aussi large que possible. Les organismes devraient re'gulie`rement faire rapport a` leurs organes directeurs sur les progre`s accomplis dans ce sens.

341. Conforme'ment aux re'solutions pertinentes de l'Assemble'e ge'ne'rale, en particulier la re'solution 47/199, la coordination des activite's ope'rationnelles de de'veloppement du syste`me des Nations Unies au niveau des pays devrait e^tre ame'liore'e gra^ce au syste`me des coordonnateurs re'sidents, afin qu'il soit pleinement tenu compte du Programme d'action.

2. Autres institutions et organisations internationales

342. Dans le cadre de l'application du Programme d'action, les institutions financie`res internationales sont encourage'es a` re'viser leurs politiques, leurs proce'dures et leurs modes de recrutement et d'affectations de manie`re a` ce que leurs investissements et leurs programmes tiennent compte des inte're^ts des femmes et contribuent ainsi au de'veloppement durable. Elles sont e'galement encourage'es a` augmenter le nombre de femmes aux postes de responsabilite', a` ame'liorer la formation du personnel en matie`re d'analyse des disparite's entre les sexes et a` de'finir des politiques et des orientations visant a` faire en sorte qu'il soit pleinement tenu compte de l'impact diffe'rent que les programmes de pre^t et autres activite's ont sur les femmes et sur les hommes. A` cet e'gard, les organismes issus des Accords de Bretton Woods, l'Organisation des Nations Unies, ainsi que ses fonds et programmes et les institutions spe'cialise'es devraient e'tablir un dialogue permanent et ve'ritable, y compris au niveau de leurs bureaux exte'rieurs, afin de mieux coordonner leur assistance et de renforcer ainsi l'efficacite' de leurs programmes en faveur des femmes et de leurs familles.

343. L'Assemble'e ge'ne'rale devrait envisager d'inviter l'Organisation mondiale du commerce a` indiquer de quelle manie`re elle pourrait contribuer a` la mise en oeuvre du Programme d'action, notamment par des activite's mene'es en coope'ration avec le syste`me des Nations Unies.

344. Les organisations non gouvernementales internationales ont un ro^le important a` jouer dans la mise en oeuvre du Programme d'action. Il faudrait envisager de cre'er un me'canisme de collaboration avec les organisations non gouvernementales pour promouvoir la mise en oeuvre du Programme d'action a` diffe'rents niveaux.


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