286. Le Programme d'action de'finit un ensemble d'initiatives
qui devraient conduire a` des changements fondamentaux. Pour atteindre
d'ici l'an 2000 les objectifs fixe's, il est indispensable d'agir
vite et de faire prendre a` chacun conscience de ses responsabilite's.
C'est aux gouvernements que revient au premier chef la responsabilite'
de mettre en oeuvre le Programme d'action, mais un grand nombre
d'organismes, publics, prive's et non gouvernementaux, ont e'galement
un ro^le a` jouer aux niveaux local, national, sous-re'gional,
re'gional et international.
287. Pendant la De'cennie des Nations Unies pour la femme (1976-1985),
de nombreuses structures ont e'te' spe'cialement mises en place
aux e'chelons national, re'gional et international pour travailler
a` l'ame'lioration de la condition de la femme. C'est ainsi qu'au
niveau international ont e'te' cre'e's l'Institut international
de recherche et de formation pour la promotion de la femme, le
Fonds de de'veloppement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM)
et le Comite' pour l'e'limination de toutes les formes de discrimination
a` l'e'gard des femmes, charge' de surveiller l'application de
la Convention sur ce sujet. Avec la Commission de la condition
de la femme et son secre'tariat, la Division de la promotion de
la femme, ces entite's sont au sein du syste`me des Nations Unies
les principaux organes qui ont spe'cifiquement pour ta^che d'ame'liorer
la situation des femmes dans le monde entier. D'autre part, un
certain nombre de pays se sont dote's des me'canismes voulus (ou
les ont renforce's lorsque ces me'canismes existaient de'ja`)
pour planifier des activite's en faveur des femmes, en faire comprendre
l'inte're^t au public et en suivre les re'sultats.
288. La mise en oeuvre du Programme d'action par les entite's
nationales, sous-re'gionales, re'gionales et internationales,
aussi bien publiques que prive'es, sera facilite'e si la transparence
re`gne, si des liens plus e'troits s'e'tablissent entre les re'seaux
et les organisations et s'il existe un e'change suivi d'informations
entre tous les inte'resse's. Il est indispensable de de'finir
clairement les objectifs et de mettre en place des me'canismes
de responsabilisation. Il faut e'galement nouer des liens avec
d'autres organismes, aux niveaux national, sous-re'gional, re'gional
et international, ainsi qu'avec les re'seaux et organisations
qui se consacrent a` la promotion de la femme.
289. Les organisations non gouvernementales et les organisations
locales ont un ro^le pre'cis a` jouer dans l'instauration d'un
climat d'e'galite' entre les sexes dans les domaines social, e'conomique,
politique et intellectuel. Les femmes devraient participer activement
a` la mise en oeuvre et au suivi du Programme d'action.
290. Pour appliquer ve'ritablement le Programme d'action, il faudra
aussi que les institutions et les organisations modifient leur
dynamique interne, et notamment repensent les valeurs, les comportements,
les re`gles et les fac'ons de proce'der qui font obstacle a` la
promotion de la femme. Il faudra mettre fin au harce`lement sexuel.
291. Les institutions nationales, sous-re'gionales, re'gionales
et internationales devraient avoir une mission impe'rative et
pre'cise, e^tre dote'es de l'autorite', des ressources et des
me'canismes de responsabilisation ne'cessaires pour mener a` bien
les ta^ches de'finies dans le Programme d'action et ope'rer de
fac'on a` assurer efficacement la mise en oeuvre effective de
ce programme. Dans toutes leurs initiatives, elles devraient se
montrer fermement re'solues a` respecter les normes et les crite`res
internationaux d'e'galite' entre les sexes.
292. Pour assurer la mise en oeuvre effective du Programme d'action
et appuyer les activite's en ce sens entreprises aux niveaux national,
sous-re'gional, re'gional et international, les gouvernements,
les organismes des Nations Unies et toutes les autres organisations
inte'resse'es devraient syste'matiquement et ostensiblement tenir
compte des inte're^ts des femmes dans toutes leurs politiques
et dans tous leurs programmes, notamment lorsqu'ils en e'valuent
les re'sultats.
A. Au niveau national
293. C'est aux gouvernements qu'il incombe au premier chef d'appliquer
le Programme d'action. Cette mise en oeuvre ne'cessitant un engagement
politique au niveau le plus e'leve', ils devraient prendre la
direction des activite's de coordination, de contro^le et d'e'valuation.
La quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes est l'occasion
de s'engager a` agir aux niveaux national et international. Il
faut dont que les gouvernements et la communaute' internationale
prennent des engagements. Le Programme d'action, qui s'inscrit
dans un processus ininterrompu, aura un effet de catalyseur, car
il contribuera a` la mise en place de programmes qui auront des
re'sultats pratiques pour les filles et les femmes de tous a^ges.
Les E'tats et la communaute' internationale sont encourage's a`
relever ce de'fi en s'engageant a` agir. Dans le cadre de ce processus,
nombre d'E'tats ont de'ja` pris des engagements, comme il ressort
notamment de leurs de'clarations.
294. Les institutions et me'canismes nationaux charge's d'ame'liorer
la condition de la femme devraient e^tre associe's a` la formulation
des politiques des pouvoirs publics et encourager divers organismes,
notamment dans le secteur prive', a` mettre en oeuvre le Programme
d'action. Le cas e'che'ant, ils devraient e'galement jouer un
ro^le moteur en e'laborant d'ici a` l'an 2000 de nouveaux programmes
dans des domaines qui restent en dehors du champ d'action des
organismes existants.
295. Il faudrait encourager la coope'ration et la participation
actives de multiples autres e'le'ments institutionnels : organes
le'gislatifs, e'tablissements d'enseignement et de recherche,
associations professionnelles, syndicats, coope'ratives, associations
locales, organisations non gouvernementales, notamment associations
de femmes et groupes fe'ministes, me'dias, groupes religieux,
organisations de jeunes et associations culturelles, organismes
financiers et organisations a` but non lucratif.
296. Pour pouvoir mettre en oeuvre le Programme d'action, il faudra
que les gouvernements e'tablissent des me'canismes au niveau le
plus e'leve', ou ame'liorent l'efficacite' des me'canismes existants,
adoptent les proce'dures intraministe'rielles et interministe'rielles
voulues, en assurant les ressources en personnel ne'cessaires,
et mettent en place d'autres institutions qui seront charge'es
d'e'largir la participation des femmes et d'introduire les analyses
par sexe dans les politiques et programmes et qui seront capables
de le faire. Toutes les entite's concerne'es devraient commencer
par revoir leurs objectifs, leurs programmes et leur mode d'ope'ration
a` la lumie`re du Programme d'action. L'une de leurs principales
activite's devrait consister a` sensibiliser le public et a` le
mobiliser en faveur des objectifs du Programme d'action, notamment
au moyen des me'dias et de l'e'ducation.
297. Les gouvernements devraient, dans les plus brefs de'lais
de pre'fe'rence avant la fin de 1995 et en consultant les institutions
et organisations non gouvernementales inte'resse'es, commencer
a` mettre au point leurs strate'gies et plans d'application du
Programme d'action; il serait souhaitable que cette ope'ration
soit mene'e a` bien avant la fin de 1996. Cette planification
devrait e^tre confie'e aux plus hautes autorite's gouvernementales
et aux parties inte'resse'es de la socie'te' civile. Les strate'gies
mises au point devraient couvrir tous les domaines et e^tre assorties
de calendriers pre'cis et de repe`res qui permettent de mesurer
les progre`s accomplis; elles devraient aussi e^tre accompagne'es
de propositions concernant les ressources a` affecter ou a` rede'ployer.
La communaute' internationale pourrait au besoin apporter son
concours, notamment en fournissant des ressources.
298. Il faudrait encourager les organisations non gouvernementales
a` contribuer a` la conception et a` l'application de ces strate'gies
ou plans d'action nationaux. Il faudrait e'galement les engager
a` e'tablir leurs propres programmes, afin de comple'ter ceux
des gouvernements. Les organisations fe'minines et les groupes
fe'ministes devraient e^tre encourage's, en collaboration avec
d'autres organisations non gouvernementales, a` s'organiser en
re'seaux, le cas e'che'ant, et a` convaincre les gouvernements
et les organismes re'gionaux et internationaux d'appliquer le
Programme d'action et a` les aider a` le faire.
299. Les gouvernements devraient s'engager a` veiller, notamment
en cre'ant des me'canismes spe'ciaux, a` ce que hommes et femmes
soient repre'sente's en nombre e'gal dans tous les comite's gouvernementaux,
organes d'administration et autres organes officiels, ainsi que
dans tous les organismes internationaux, notamment en pre'sentant
ou soutenant davantage de candidates.
300. Les organisations re'gionales et internationales, notamment,
les institutions s'occupant de de'veloppement, comme l'INSTRAW
et UNIFEM, et les donateurs bilate'raux, devraient fournir une
assistance financie`re et des services consultatifs au me'canisme
national pour le rendre mieux a` me^me de recueillir des informations,
d'organiser des re'seaux et de s'acquitter de son mandat; elles
devraient aussi renforcer les me'canismes internationaux charge's
de la promotion de la femme dans le cadre de leurs mandats respectifs,
en collaboration avec les gouvernements.
B. Aux niveaux sous-re'gional et re'gional
301. Les commissions re'gionales de l'ONU et d'autres structures
sous-re'gionales et re'gionales devraient, dans le cadre de leur
mandat, encourager et aider les institutions nationales compe'tentes
a` appliquer le Programme d'action mondial et a` en suivre la
re'alisation. Cela devrait se faire paralle`lement a` la mise
en oeuvre des diffe'rents programmes et plans d'action re'gionaux
et en e'troite collaboration avec la Commission de la condition
de la femme, en tenant compte de la ne'cessite' de coordonner
la suite donne'e aux confe'rences des Nations Unies dans les domaines
e'conomique et social et dans celui des droits de l'homme ainsi
que dans les domaines connexes.
302. Afin de faciliter la mise en oeuvre, le contro^le et l'e'valuation
au niveau re'gional, le Conseil e'conomique et social devrait
envisager de revoir les moyens structurels dont disposent, dans
le cadre de leur mandat, les commissions re'gionales de l'ONU,
et notamment leurs organes charge's de traiter ou de coordonner
les questions se rapportant aux femmes, pour promouvoir la parite'
entre les sexes en application du Programme d'action et des plans
et programmes re'gionaux. Il faudrait notamment envisager de renforcer
ces capacite's si ne'cessaire.
303. Les commissions re'gionales de l'ONU devraient, dans le cadre
de leur mandat et activite's actuels, inte'grer les questions
relatives aux femmes et les questions d'e'galite' entre les sexes
dans leurs pre'occupations quotidiennes et devraient envisager
par ailleurs de se doter des me'canismes et dispositifs voulus
pour assurer la mise en oeuvre et le suivi du Programme d'action
et des plans et programmes re'gionaux. Elles devraient, dans le
cadre de leur mandat, collaborer avec les autres organisations
re'gionales intergouvernementales, les organisations non gouvernementales,
les e'tablissements financiers et de recherche et le secteur prive'.
304. Les bureaux re'gionaux des institutions spe'cialise'es des
Nations Unies devraient, s'il en est besoin, e'laborer et diffuser
un plan d'application du Programme d'action, en indiquant notamment
le calendrier a` suivre et les ressources ne'cessaires. Les activite's
d'assistance technique et ope'rationnelles mene'es au niveau re'gional
devraient avoir des objectifs pre'cis en ce qui concerne la promotion
des femmes. Les organismes des Nations Unies devraient pour cela
coordonner pe'riodiquement leurs activite's.
305. Il conviendrait d'aider les organisations non gouvernementales
re'gionales a` s'organiser en re'seaux pour coordonner les activite's
de promotion et de diffusion de l'information concernant le Programme
d'action et les programmes ou plans de leurs re'gions respectives.
C. Au niveau international
1. Syste`me des Nations Unies
306. Le Programme d'action devra e^tre mis en oeuvre dans le cadre
des activite's de tous les organes de l'ONU et organismes des
Nations Unies pendant la pe'riode 1995-2000, en tant que programme
distinct et en tant que partie inte'grante de l'ensemble des programmes.
Il faudra renforcer le cadre de la coope'ration internationale
pour les questions concernant les femmes pendant cette pe'riode,
en vue d'assurer l'application, le suivi et l'e'valuation inte'gre's
et complets du Programme d'action, compte tenu des re'sultats
des sommets mondiaux et confe'rences internationales des Nations
Unies. Le fait qu'a` toutes ces re'unions, les gouvernements se
sont engage's a` donner aux femmes des moyens d'action dans diffe'rents
domaines, fait de la coordination une question essentielle pour
les strate'gies de suivi de ce programme d'action. L'Agenda pour
le de'veloppement et l'Agenda pour la paix devraient tenir compte
du Programme d'action de la quatrie`me Confe'rence mondiale sur
les femmes.
307. Il faudrait renforcer la capacite' institutionnelle dont
les organismes des Nations Unies disposent pour s'acquitter de
leurs responsabilite's et coordonner leurs activite's en ce qui
concerne la mise en oeuvre du Programme d'action; il faudrait
aussi ame'liorer les compe'tences techniques et les me'thodes
de travail auxquelles ils ont recours pour favoriser la promotion
de la femme.
308. La responsabilite' de la mise en oeuvre du Programme d'action
et de l'inte'gration de la proble'matique hommes-femmes dans tous
les programmes et politiques des organismes des Nations Unies
doit e^tre assume'e au niveau le plus e'leve'.
309. Pour permettre au syste`me des Nations Unies d'aider plus
efficacement a` assurer l'e'galite' des femmes et a` renforcer
leur pouvoir d'action au niveau national, et pour accroi^tre sa
capacite' d'atteindre les objectifs du Programme d'action, il
faut renouveler, re'former et revitaliser certaines de ses composantes.
Il s'agit notamment de revoir et de renforcer les strate'gies
et les me'thodes de travail des diffe'rents me'canismes des Nations
Unies charge's de la promotion de la femme, en vue de rationaliser
et, le cas e'che'ant, de renforcer le ro^le de catalyseur et les
fonctions de consultation et de contro^le qu'ils exercent a` l'e'gard
des principaux organes et organismes. Il importe de cre'er des
unite's charge'es des questions concernant les femmes pour assurer
une bonne inte'gration de ces questions aux activite's principales,
mais il faut affiner les strate'gies afin d'e'viter qu'elles n'entrai^nent
par me'garde une marginalisation des proble`mes relatifs aux femmes
au lieu de favoriser leur inte'gration dans l'ensemble des ope'rations.
310. Pour le suivi de la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les
femmes, il faudrait que les entite's du syste`me des Nations Unies
qui s'occupent de la promotion des femmes disposent des ressources
et de l'appui ne'cessaires pour mener des activite's de suivi.
Les efforts de'ploye's par les responsables des questions d'e'galite'
entre les sexes au sein des organisations devraient e^tre inte'gre's
dans une politique, une planification, une programmation et une
budge'tisation globales.
311. Des mesures devraient e^tre prises par l'ONU et les autres
organisations internationales pour e'liminer les obstacles qui
entravent la promotion de la femme en leur sein, conforme'ment
au Programme d'action.
Assemble'e ge'ne'rale
312. L'Assemble'e ge'ne'rale, e'tant la plus haute instance intergouvernementale
des Nations Unies, est le principal organe de de'cision et d'e'valuation
pour les questions relatives au suivi de la Confe'rence, et en
tant que tel, devrait inte'grer les questions d'e'galite' entre
les sexes dans l'ensemble de ses travaux. Elle devrait e'valuer
les progre`s accomplis dans la mise en oeuvre effective du Programme
d'action, en e'tant consciente que ces questions touchent a` la
fois aux secteurs social, politique et e'conomique. A` sa cinquantie`me
session, en 1995, l'Assemble'e sera saisie du rapport de la quatrie`me
Confe'rence mondiale sur les femmes. Conforme'ment a` sa re'solution
49/161, elle examinera e'galement un rapport du Secre'taire ge'ne'ral
sur le suivi de la Confe'rence, en tenant compte des recommandations
de celle-ci. L'Assemble'e devrait inclure le suivi de la Confe'rence
dans ses travaux sur la promotion de la femme. Elle devrait examiner
l'application du Programme d'action en 1996, en 1998 et en l'an
2000.
Conseil e'conomique et social
313. Dans le cadre du ro^le qui lui est de'volu par la Charte
des Nations Unies et conforme'ment aux re'solutions 45/264, 46/235
et 48/162 de l'Assemble'e ge'ne'rale, le Conseil e'conomique et
social superviserait la coordination de l'application du Programme
d'action a` l'e'chelle du syste`me et formulerait des recommandations
a` cet e'gard. Il devrait e^tre invite' a` examiner la mise en
oeuvre du Programme, en tenant du^ment compte des rapports de
la Commission de la condition de la femme. En tant qu'organe de
coordination, il devrait e^tre invite' a` proce'der a` un re'examen
du mandat de la Commission, en tenant compte de la ne'cessite'
de coordonner ses activite's avec celles des commissions connexes
et d'assurer le suivi de la Confe'rence. Le Conseil devrait inte'grer
les questions relatives a` la femme dans ses de'bats sur toutes
les questions de politique ge'ne'rale, en tenant du^ment compte
des recommandations formule'es par la Commission. Il faudrait
qu'avant l'an 2000 il envisage de consacrer au moins un segment
important de ses activite's a` la question de la promotion de
la femme et a` la mise en oeuvre du Programme d'action, avec la
participation active, notamment, des institutions spe'cialise'es,
y compris la Banque mondiale et le FMI.
314. Le Conseil devrait envisager de consacrer, avant l'an 2000,
au moins un segment de ses activite's de coordination a` la coordination
de la promotion de la femme, sur la base du plan re'vise' a` moyen
terme a` l'e'chelle du syste`me pour la promotion de la femme.
315. Le Conseil devrait envisager de consacrer, avant l'an 2000,
au moins un segment de ses activite's ope'rationnelles a` la coordination
des activite's de de'veloppement lie'es a` la promotion de la
femme, sur la base du plan re'vise' a` moyen terme a` l'e'chelle
du syste`me pour la promotion de la femme, en vue d'e'tablir des
directives et des proce'dures pour l'application du Programme
d'action par les fonds et programmes du syste`me des Nations Unies.
316. Le Comite' administratif de coordination (CAC) devrait examiner
les moyens d'optimiser la coordination des activite's des entite's
qu'il regroupe, notamment par le biais des proce'dures existant
au niveau interinstitutions, pour assurer la coordination a` l'e'chelle
du syste`me, en vue d'atteindre les objectifs du Programme d'action
et de contribuer a` leur suivi.
Commission de la condition de la femme
317. L'Assemble'e ge'ne'rale et le Conseil e'conomique et social
sont invite's, conforme'ment a` leurs mandats respectifs, a` revoir
et a` renforcer le mandat de la Commission de la condition de
la femme, en tenant compte du Programme d'action et de la ne'cessite'
de l'appliquer a` l'e'chelle du syste`me ainsi que de coordonner
les activite's de la Commission avec celles des commissions connexes
et d'assurer le suivi de la Confe'rence.
318. En tant que commission technique du Conseil e'conomique et
social, la Commission de la condition de la femme devrait jouer
un ro^le central en assurant le suivi au sein du syste`me des
Nations Unies, de l'application du Programme d'action et en orientant
l'action du Conseil a` cet e'gard. Elle devrait avoir un mandat
clairement de'fini et disposer de ressources humaines et financie`res
suffisantes pour l'appliquer gra^ce a` la re'affectation de ressources
dans le cadre du budget ordinaire de l'ONU.
319. La Commission de la condition de la femme devrait aider le
Conseil e'conomique et social a` coordonner l'e'tablissement de
rapports sur l'application du Programme d'action avec les organisations
compe'tentes du syste`me des Nations Unies. La Commission devrait
tirer parti, le cas e'che'ant, des apports d'autres organisations
du syste`me des Nations Unies et d'autres sources.
320. Lorsqu'elle e'laborera son programme de travail pour la pe'riode
1996- 2000, la Commission de la condition de la femme devrait
passer en revue les domaines les plus pre'occupants vise's par
le Programme d'action et e'tudier la fac'on d'inscrire a` son
ordre du jour le suivi de la Confe'rence mondiale sur les femmes.
Dans ce contexte, la Commission devrait e'tudier la fac'on de
renforcer encore son ro^le catalyseur pour inte'grer la proble'matique
hommes/femmes dans les activite's de l'Organisation des Nations
Unies.
Autres commissions techniques
321. Dans le cadre de leur mandat, les autres commissions techniques
du Conseil e'conomique et social devraient e'galement tenir du^ment
compte du Programme d'action et veiller a` inte'grer les questions
d'e'galite' entre les sexes dans leurs travaux respectifs. Comite'
pour l'e'limination de la discrimination a` l'e'gard des femmes
et autres organes de suivi des traite's
322. En s'acquittant des responsabilite's que lui confe`re la
Convention sur l'e'limination de toutes les formes de discrimination
a` l'e'gard des femmes, le Comite' devrait, dans le cadre de son
mandat, tenir compte du Programme d'action lors de l'examen des
rapports soumis par les E'tats parties.
323. Lorsqu'ils soumettent les rapports pre'vus par l'article
18 de la Convention sur l'e'limination de toutes les formes de
discrimination a` l'e'gard des femmes, les E'tats parties a` la
Convention sont invite's a` y inclure des informations sur les
mesures prises pour mettre en oeuvre le Programme d'action, en
vue d'aider le Comite' pour l'e'limination de la discrimination
a` l'e'gard des femmes a` contro^ler effectivement la capacite'
des femmes de jouir des droits qui leur sont garantis par la Convention.
324. Il faudrait renforcer la capacite' du Comite' pour l'e'limination
de la discrimination a` l'e'gard des femmes de contro^ler l'application
de la Convention en lui allouant des ressources humaines et financie`res
suffisantes dans le cadre du budget ordinaire de l'ONU, notamment
en lui fournissant une assistance spe'cialise'e en matie`re juridique,
et, conforme'ment a` la re'solution 49/164 de l'Assemble'e ge'ne'rale
et a` la de'cision prise par la re'union des E'tats parties a`
la Convention, qui s'est tenue en mai 1995, en lui attribuant
suffisamment de temps pour ses re'unions. Le Comite' devrait renforcer
sa coordination avec les autres organes de suivi des instruments
relatifs aux droits de l'homme, en tenant compte des recommandations
e'nonce'es dans la De'claration et le Programme d'action de Vienne.
325. Dans le cadre de leur mandat, les autres organes de suivi
des traite's devraient e'galement tenir du^ment compte de la mise
en oeuvre du Programme d'action et veiller a` tenir compte dans
leurs travaux du principe de l'e'galite' de statut des femmes
et de leurs droits fondamentaux. Secre'tariat de l'ONU
Cabinet du Secre'taire ge'ne'ral
326. Le Secre'taire ge'ne'ral devrait se charger de coordonner
la politique a` suivre au sein de l'Organisation pour la mise
en oeuvre du Programme d'action et de veiller, en tenant compte
des mandats des divers organes compe'tents, a` ce que le syste`me
des Nations Unies soit guide' dans toutes ses activite's par un
souci d'e'galite' entre les sexes. Il devrait envisager des mesures
pre'cises de nature a` assurer la coordination efficace des efforts
de'ploye's pour atteindre ces objectifs. A` cette fin, le Secre'taire
ge'ne'ral est invite' a` cre'er au sein de son cabinet, en utilisant
les ressources humaines et financie`res existantes, un poste de
haut niveau dont le titulaire aura pour fonctions de le conseiller
sur les questions relatives aux femmes et de contribuer a` assurer
l'application du Programme d'action a` l'e'chelle du syste`me
en e'troite coope'ration avec la Division de la promotion de la
femme.
Division de la promotion de la femme
327. La fonction principale de la Division de la promotion de
la femme (De'partement de la coordination des politiques et du
de'veloppement durable) consiste a` fournir des services fonctionnels
a` la Commission de la condition de la femme et a` d'autres organes
intergouvernementaux, lorsqu'ils s'occupent de la promotion de
la femme, ainsi qu'au Comite' pour l'e'limination de la discrimination
a` l'e'gard des femmes. La Division est e'galement charge'e de
coordonner la mise en oeuvre des Strate'gies prospectives d'action
de Nairobi pour la promotion de la femme. Dans la mesure ou` il
est envisage' de revoir le mandat de la Commission de la condition
de la femme, comme indique' au paragraphe 313 ci-dessus, les fonctions
de la Division de la promotion de la femme devront e'galement
e^tre re'examine'es. Le Secre'taire ge'ne'ral est prie' de faire
en sorte que la Division fonctionne plus efficacement, notamment
en lui allouant des ressources financie`res et humaines suffisantes
dans le cadre du budget ordinaire de l'Organisation.
328. Dans les e'tudes qu'elle fait a` l'intention de la Commission
de la condition de la femme et d'autres organes subsidiaires,
la Division devrait examiner les facteurs qui font obstacle a`
la promotion de la femme, en analysant les effets diffe'rents
des politiques sur les hommes et les femmes.
Apre`s la quatrie`me Confe'rence mondiale sur les femmes, elle
devrait coordonner la re'vision du plan a` moyen terme a` l'e'chelle
du syste`me pour la promotion de la femme pour la pe'riode 1996-2001,
et continuer de servir de secre'tariat pour la coordination interinstitutions
dans ce domaine. La Division devrait en outre continuer d'e'changer
des informations sur la mise en oeuvre du Programme d'action avec
les commissions nationales, les institutions nationales charge'es
de la promotion de la femme et les organisations non gouvernementales.
Autres services du Secre'tariat
329. Les diffe'rents services du Secre'tariat de l'ONU devraient
examiner leurs programmes pour de'terminer comment contribuer
au mieux a` la mise en oeuvre coordonne'e du Programme d'action.
Le plan re'vise' a` moyen terme a` l'e'chelle du syste`me pour
la promotion de la femme pour la pe'riode 1996-2001 et le projet
de plan a` moyen terme pour la pe'riode 1998-2002 doivent tenir
compte des propositions formule'es pour la mise en oeuvre du Programme
d'action. La nature des activite's envisage'es sera fonction du
mandat de chaque organe.
330. Il convient de de'velopper les liens existants au sein du
Secre'tariat, et d'en cre'er de nouveaux, afin de faire de l'e'galite'
des sexes une dimension essentielle de toutes ses activite's.
331. Le Bureau de la gestion des ressources humaines devrait,
en collaboration avec les directeurs de programmes dans le monde
entier, et conforme'ment au Plan d'action strate'gique pour l'ame'lioration
de la condition de la femme au Secre'tariat (1995-2000), continuer
a` donner la priorite' au recrutement et a` la promotion des femmes
a` des postes soumis a` la re'partition ge'ographique, en particulier
a` un niveau e'leve' de de'cision, afin d'atteindre les objectifs
fixe's dans les re'solutions 45/125 et 45/239 C de l'Assemble'e
ge'ne'rale et re'affirme's dans ses re'solutions 46/100, 47/93,
48/106 et 49/167. Le Service de la formation devrait organiser
re'gulie`rement des stages de formation visant a` sensibiliser
le personnel aux comportements discriminatoires fonde's sur le
sexe, ou inte'grer cette formation a` l'ensemble de ses activite's.
332. Le De'partement de l'information devrait s'employer a` inte'grer
les questions inte'ressant les femmes a` l'ensemble de ses activite's
et, dans les limites des ressources disponibles, renforcer et
ame'liorer ses programmes consacre's a` la femme et a` la fillette.
A` cette fin, il devrait e'laborer une strate'gie de communication
multime'dia a` l'appui de la mise en oeuvre du Programme d'action,
en tirant pleinement parti des techniques nouvelles. Il devrait
e'galement inclure re'gulie`rement dans ses e'missions et publications
des informations visant a` promouvoir les objectifs du Programme,
en particulier dans les pays en de'veloppement.
333. La Division de statistique du De'partement de l'information
e'conomique et sociale et de l'analyse des politiques devrait
jouer un ro^le important dans la coordination des travaux effectue's
dans le domaine des statistiques au niveau international, conforme'ment
a` l'objectif strate'gique H.3 de'crit plus haut au chapitre IV.
Institut international de recherche et de formation pour la promotion
de la femme
334. L'Institut international de recherche et de formation pour
la promotion de la femme a pour mandat de promouvoir la recherche
et la formation concernant la situation de la femme et le de'veloppement.
L'Institut devrait revoir son programme de travail en fonction
du Programme d'action et e'laborer un programme pour la mise en
oeuvre des volets du Programme qui rele`vent de sa compe'tence.
Il devrait de'terminer les types et les me'thodes de recherche
a` privile'gier, renforcer les potentiels nationaux d'e'tude et
de recherche sur les questions concernant les femmes et les fillettes,
et e'tablir des re'seaux de centres de recherche pouvant e^tre
mobilise's pour servir ces objectifs. L'Institut devrait e'galement
de'terminer les types d'enseignement et de formation qu'il est
en mesure d'appuyer et de de'velopper avec succe`s.
Fonds de de'veloppement des Nations Unies pour la femme
335. UNIFEM a pour mandat de cre'er de nouvelles possibilite's
pour le de'veloppement e'conomique et social de la femme dans
les pays en de'veloppement en aidant techniquement et financie`rement
ces pays a` tenir compte des inte're^ts des femmes dans le de'veloppement
a` tous les niveaux. UNIFEM devrait donc revoir et renforcer,
le cas e'che'ant, son programme de travail en fonction du Programme
d'action, en mettant l'accent sur le renforcement du pouvoir politique
et e'conomique des femmes. Il devrait, dans ses activite's de
plaidoyer, s'attacher a` susciter au niveau multilate'ral un dialogue
de fond sur le renforcement du pouvoir d'action des femmes. Le
Fonds devrait disposer de ressources suffisantes pour pouvoir
s'acquitter de ses fonctions.
Institutions spe'cialise'es et autres organismes des Nations Unies
336. Afin de mieux soutenir les actions mene'es au niveau national
et de renforcer la coordination du suivi au sein du syste`me des
Nations Unies, chaque organisme devrait de'finir pre'cise'ment
les mesures qu'il compte prendre, y compris leurs buts et leurs
objectifs, pour aligner ses priorite's sur les priorite's mondiales
e'nonce'es dans le Programme d'action, et pour re'affecter ses
ressources en fonction de ces priorite's. Les responsabilite's
et l'obligation de rendre des comptes devraient e^tre clairement
de'finies. Les propositions qui seront formule'es devraient figurer
dans le plan a` moyen terme a` l'e'chelle du syste`me pour la
promotion de la femme pour la pe'riode 1996-2001.
337. Chaque organisme devrait prendre des engagements au plus
haut niveau et, dans la poursuite de ses objectifs, adopter des
mesures visant a` renforcer le ro^le et les responsabilite's des
centres de coordination pour les questions relatives aux femmes.
338. En outre, les institutions spe'cialise'es qui ont pour fonction
de fournir une assistance technique aux pays en de'veloppement,
en particulier aux pays d'Afrique et aux pays les moins avance's,
devraient renforcer leur coope'ration pour faire en sorte que
la promotion de la femme demeure une cause mobilisatrice.
339. Les organismes des Nations Unies devraient fournir aux pays
en transition une assistance technique et autre suffisante pour
les aider a` re'gler les proble`mes spe'cifiques qu'ils rencontrent
dans le domaine de la promotion de la femme.
340. Chaque organisme devrait accorder une plus grande priorite'
au recrutement et a` la promotion de femmes a` des postes d'administrateur,
en particulier a` des postes de de'cision, afin de parvenir a`
un e'quilibre entre les sexes. La conside'ration dominante dans
le recrutement et la fixation des conditions d'emploi du personnel
doit e^tre la ne'cessite' d'assurer a` l'organisation les services
de personnes posse'dant les plus hautes qualite's de travail,
de compe'tence et d'inte'grite'. Il convient de prendre du^ment
en conside'ration l'importance d'un recrutement effectue' sur
une base ge'ographique aussi large que possible. Les organismes
devraient re'gulie`rement faire rapport a` leurs organes directeurs
sur les progre`s accomplis dans ce sens.
341. Conforme'ment aux re'solutions pertinentes de l'Assemble'e
ge'ne'rale, en particulier la re'solution 47/199, la coordination
des activite's ope'rationnelles de de'veloppement du syste`me
des Nations Unies au niveau des pays devrait e^tre ame'liore'e
gra^ce au syste`me des coordonnateurs re'sidents, afin qu'il soit
pleinement tenu compte du Programme d'action.
2. Autres institutions et organisations internationales
342. Dans le cadre de l'application du Programme d'action, les
institutions financie`res internationales sont encourage'es a`
re'viser leurs politiques, leurs proce'dures et leurs modes de
recrutement et d'affectations de manie`re a` ce que leurs investissements
et leurs programmes tiennent compte des inte're^ts des femmes
et contribuent ainsi au de'veloppement durable. Elles sont e'galement
encourage'es a` augmenter le nombre de femmes aux postes de responsabilite',
a` ame'liorer la formation du personnel en matie`re d'analyse
des disparite's entre les sexes et a` de'finir des politiques
et des orientations visant a` faire en sorte qu'il soit pleinement
tenu compte de l'impact diffe'rent que les programmes de pre^t
et autres activite's ont sur les femmes et sur les hommes. A`
cet e'gard, les organismes issus des Accords de Bretton Woods,
l'Organisation des Nations Unies, ainsi que ses fonds et programmes
et les institutions spe'cialise'es devraient e'tablir un dialogue
permanent et ve'ritable, y compris au niveau de leurs bureaux
exte'rieurs, afin de mieux coordonner leur assistance et de renforcer
ainsi l'efficacite' de leurs programmes en faveur des femmes et
de leurs familles.
343. L'Assemble'e ge'ne'rale devrait envisager d'inviter l'Organisation
mondiale du commerce a` indiquer de quelle manie`re elle pourrait
contribuer a` la mise en oeuvre du Programme d'action, notamment
par des activite's mene'es en coope'ration avec le syste`me des
Nations Unies.
344. Les organisations non gouvernementales internationales ont
un ro^le important a` jouer dans la mise en oeuvre du Programme
d'action. Il faudrait envisager de cre'er un me'canisme de collaboration
avec les organisations non gouvernementales pour promouvoir la
mise en oeuvre du Programme d'action a` diffe'rents niveaux.